Construction de l'Afrique actuelle: Résister ou périr!

Nous publions ici l'exposé de Tenkeng Samory Touré* lors de la Conférence de la Semaine des Martyrs édition 2019 qui s'est déroulée le 28 novembre 2019 au Centre Action Sociale Africaine (ASA) de Dschang. Le thème de ladite conférence était "L’apport des résistants dans la construction de l’Afrique actuelle".

"D’entrée de jeu, il convient pour nous de définir ce que nous entendons par martyr. C’est quelqu’un qui a souffert ou qui souffre physiquement ou moralement pour une cause commune au péril de sa vie.

C’est quoi la résistance ? C’est une action par laquelle on essaie de rendre sans effet une action menée contre soi. C’est s’opposer à une action contraire, son antonyme est l’attaque.

Pourquoi résister ?

Parce que nous sommes en guerre contre les illuminatis qui ont juré de dominer le monde et qui sont partout, contrôlent tous les secteurs : les armes (Lagardère, Dassault), les médicaments (Pfizer, Bayer, etc.), les banques (Rothschild), l’aviation (Boeing, ), le pétrole (EXXON, Chevron, Mobil, ELF), les minerais précieux (AREVA, Glencore, etc.), l’agriculture ( Mosanto, FAO), le spirituel (Vatican), la politique (ONU,UA), le commerce (OMC), le nucléaire (OIEA),le sport (FIFA,CAF, etc.), la finance (BM,FMI), l’éducation et la culture (UNESCO), l’industrie (ONUDI), la santé (OMS), les média (CNN, BBC,RFI,TV5, France 24, La Voix de l’Amérique, etc.), etc. Ces structures sont chargées de faire régner le Nouvel Ordre mondial partout pour entretenir la fortune de près de 300 familles qui se réunissent chaque année pour donner des orientations à la marche du monde.

Parce que nous ne devons pas trahir la mémoire de ceux qui ont été tués pour nous : ils nous ont tué : Amilcar Cabral, Cheikh Anta Diop, Hugo Chavez, Barthelemy Boganda, Modibo Keita, Silvanus Olympio, Samory Touré, Thomas Sankara, Mouamar Kadhafi, Patrice Lumumba, Ruben Um Nyobe, Barthélémy Boganda, Toussaint Louverture, Morepasse, Malcom X, Martin Luther King, Ela Jean Marc, Engelbert Mveng, Mgr Dongmo Albert, Félix Moumié, Ernest Ouandié, Castor Osendé Afana, Madola, Duala Manga Bell, Samba Martin Paul , Gamal Nasser, Kwame Nkrumah, Bob Marley, W. Dubois, Gontrant Damas, Jean Marie Tchibaou, j’en oublie certainement.

Parce que nos parents l’ont fait avant nous, des dignes héritiers ont le devoir de guider les masses en vue de continuer leur œuvre : Théophile Obenga, Gbagbo Laurent, Agbohou Nicolas, Molefi Asanté, Ama Mazama, Sielinou Charles, Obiang Nguema, Joseph Kabila Kabangue, Kurunziza Pierre, Mahmoud Hamadinedjad, etc.

Parce que si nous ne le faisons pas, nous serons réduits à l’état d’esclave qui est un état d’indignité. Ne nous faisons pas d’illusion, si rien n’est fait, l’Afrique subira le sort de l’Amérique ou encore plus proche de nous, l’Afrique du Sud. Les occidentaux ont décimé les Amérindiens pour s’installer ; Les Boers d’Hollande ont par la force dominer les peuples d’Afrique du Sud pour occuper 80% des terres et représentent 10% de la population actuelle.  

Comment résister ?

Par l’acquisition du savoir car ‘’Le savoir est une arme’’. Cheikh Anta Diop demandait déjà aux Africains de s’armer de sciences jusqu’aux dents en vue d’avoir une place de choix  dans le concert des nations.  

En identifiant clairement notre ennemi, connaitre ses méthodes d’action pour pouvoir le contrecarrer car pour détruire un édifice, il faut connaitre son architecture, ils avaient commencé par la religion, puis le commerce et le canon est venu après pour préserver les autres. Nous devons aussi commencer par le spirituel pour la déconstruction.

En neutralisant l’action de l’ennemi et au besoin l’attaquer (c’est ça la révolution). Pour le faire, nous devons agir selon la maxime de Mao, ‘’nous devons aimer ce que notre ennemi déteste et détester ce qu’il aime’’ (c’est aussi cela la règle de l’écho inverse),

Par le travail et toujours le travail car en face l’ennemi ne dort pas (après la révolution, ce n’est pas tout). Nous constatons aujourd’hui que là où le peuple a fait sa révolution hier est aujourd’hui sous la coupe ou la menace du Capital. C’est le cas au Brésil avec Lula, en Bolivie avec Evo Morales, au Honduras avec Manuel Zelaya, au Venezuela avec Hugo Chavez, en Chine , en Russie, au Burkina Faso avec Sankara, au Burundi avec Kurunziza, etc.   Alain ne disait-il pas que ‘‘Tout peuple qui s’endort en liberté se réveillera en servitude.’’

Par l’acquisition de la Technoscience, car qui veut la paix prépare la guerre, l’Afrique doit s’armer, doit avoir sa bombe nucléaire, ses hélicoptères et ses avions de guerre ; être auto suffisant sur le plan alimentaire par l’exploitation des terres riches et fertiles ; la transformation de ses ressources minières et agricoles ; tout ceci ne peut se faire que si l’Afrique est unie, a une éducation endogène et tient les leviers de son économie.

L’Afrique est le continent le plus riche du monde, mais ses populations sont les plus pauvres. Ceci est inadmissible. Les conflits armés sont créés et entretenus par nos ennemis. Ce que certains taxent de xénophobie en Afrique du Sud n’en n’est pas une. En effet, les sud-africains se trompent d’ennemis, ce sont bien les Boers qui sont les étrangers et nous constatons qu’ils ne sont pas inquiétés, eux les véritables auteurs de la misère. Il faut le dire, ceux qui détiennent l’essentiel de l’économie et qui contrôlent la Banque centrale sont bien les Boers, ce qui donne une mince marge de manœuvre aux Noirs au pouvoir pour  améliorer les conditions de vie de leurs frères dans les Township et les bantoustans. Les Africains face à tout cela n’ont plus qu’une chose à faire, suivre le chemin des résistants."

*Professeur des Lycées d'Enseignement Général (PLEG) Physique,

Doctorant en Mécanique Energétique, Faculté des Sciences de l'Université de Dschang et

Ex-Secrétaire Général du Syndicat des Enseignants du cameroun pour l'Afrique (SECA).