Entre artisanat et industrie. L’industrialisation : Un impératif pour l’émergence de l’Afrique
Le continent africain par rapport à l’Europe, l’Asie, et l’Amérique dispose d’immenses et précieuses ressources naturelles (forêts pétrole, minerais, or, fer, eau…) dont l’exploitation entrainerait la mise sur pied d’unités de transformation intéressantes, notamment dans les domaines de sidérurgie, pétrochimie et métallurgie. Ce qui éradiquera les méfaits du système artisanal de production et de déshydratation des aliments très pratiqué en Afrique et servira de rampe de lancement à d’autres industries.
Les inconvénients du système artisanal de production
Le système traditionnel de production et de déshydratation d’aliments entraine un énorme gaspillage énergétique et un déboisement accéléré de l’écosystème, provoquant par conséquent la ruine de nos matières premières. Notons par exemple qu’un kilo de charbon s’obtient par consumation de plus de 10 kg de bois. Aussi, on dépense près de 10 kilos calories pour transformer 1 kg de poisson frais en poisson fumé ; en Casamance au Sénégal, pour extraire l’huile de palme, 90 % de l’énergie produite lors de cette transformation est simplement perdu à libre ; et la technique de pressage manuelle entraine une perte de 6l pour chaque quantité de 9l extraite. Tout ceci à la merci des poussières et des insectes.
Les bienfaits de l’industrialisation
L’industrialisation est un puissant moteur de croissance pour le continent africain. Car elle permet la transformation totale des matières premières en produits finis et favorise le progrès technique et technologique dont la carence ruine le continent. Elle favorise l’emploi par conséquent réduit le taux de chômage. Précisons que la part du continent dans les échanges mondiaux a fortement baissé passant de 5 ,5% en 1975 à 2,5% en 2002. La moitié de la population de l’Afrique dispose de moins d’un dollar par jour pour vivre. Et 34 des 48 pays les moins avancés se trouvent en Afrique. Il est temps pour l’Afrique de s’engager davantage et sérieusement dans le processus industriel au niveau national et international. Il ne s’agit plus seulement de produire, mais d’être compétitif pour pourvoir tirer profit des marchés de plus en plus ouverts et concurrentiels.
La marche vers une bonne industrialisation
Pour une véritable industrialisation, le continent devrait accorder une place importante, voire primordiale à l’agriculture (80% des forêts) ; construire des infrastructures économiques adéquates pour l’émergence des industries ; mettre sur pied une main-d’œuvre qualifiée ; et enfin les Etats africains devraient coordonner et harmoniser leur point de vue en ce qui concerne les exploitations et les négociations commerciales.
KENWOE Suzie