Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
WAKE UP AFRICA. Bienvenue sur la page web de l'AUDA (Association pour l'Unité et le Développement de l'Afrique)
WAKE UP AFRICA. Bienvenue sur la page web de l'AUDA (Association pour l'Unité et le Développement de l'Afrique)
Derniers commentaires
Archives
9 février 2012

La révolution industrielle africaine

indus_metLa révolution industrielle du continent africain requiert une mise en œuvre rapide, mais rationnelle, des atouts miniers, forestiers, pétroliers, gaziers, agro-pastoraux, hydrauliques et humains dont l’Afrique dispose. Elle doit s’effectuer suivant une croissance d’au moins 10 % par an, reposant sur la transformation massive des matières premières et l’augmentation soutenue du volume brut de production manufacturière. L’acquisition des compétences, l’accompagnement politique et le sens du travail productif sont les principales exigences du réveil industriel de l’Afrique.

La fondation de l’envol industriel de l’Afrique, c’est son potentiel naturel. Disposant de près de 40% de toutes les réserves minières du monde, l’Afrique doit pouvoir s’y adosser pour édifier une industrie de transformation des matières premières en produits finis. La production pétrolière du continent avoisine les 12 % de la production mondiale sans que la majorité des Etats d’Afrique puisse raffiner le pétrole dont les populations ont besoin. Ce qui génère une absence de valeur ajoutée, empêche la création d’emplois et favorise la hausse du prix du pétrole à la pompe. C’est pourquoi les Etats, souverainement, doivent décider de négocier des modalités d’installation de raffineries sur leurs sols. La même stratégie est applicable au secteur minier. Avec 40% de l’or mondial, 60% du cobalt et 90 % du platine, par exemple, l’Afrique est courtisée et, en conséquence, doit opter pour des clauses qui, sur le long terme, demeurent à son avantage. Evidemment, la pression des multinationales étrangères freine la bonne volonté supposée des dirigeants. La multiplication des partenaires, en toute prudence, est alors indiquée pour créer une émulation entre les probables exploitants de gisements. La concurrence ainsi créée fait monter les enchères et offre aux Etats une réelle opportunité d’imposer la transformation locale des matières premières, laquelle, par ailleurs, dopera les compétences des ingénieurs et techniciens nationaux. Une autonomisation progressive de l’Afrique est ainsi irrémédiablement mise en marche.

L’acquisition des compétences

La quête des compétences techniques et managériales n’est pas le fruit de la seule coopération technologique. La formation des techniciens et ingénieurs locaux doit être une priorité. La définition des offres de formations universitaires et professionnelles doit accorder une large considération aux filières techniques, technologiques et de l’ingénierie.  Les moyens et l’accompagnement nécessaires doivent suivre, de sorte que la génération montante soit spontanément attirée par ces filières productives. En réalité, l’orientation scolaire dans sa totalité doit diminuer l’attrait pour les littératures. L’esprit technique, scientifique et pratique doit supplanter l’esprit littéraire et paresseusement inefficace qui habite l’univers scolaire et universitaire actuel. Les enjeux sont grands, et la rigueur doit être conséquente. Il est inconcevable que la majorité des grands projets sur le continent soit conduite par des ingénieurs et ouvriers expatriés (de plus en plus chinois). Une telle situation est, au moins en partie, le signe d’un manque de confiance entre les autorités et les ingénieurs locaux. Pour rétablir la confiance, les Etats ont le devoir de tout mettre en œuvre pour s’assurer de la qualité professionnelle et morale du personnel qui sort des structures de formation.

Au cœur de la politique

Une révolution budgétaire accompagne la logique industrialisante. La recherche scientifique et technologique, les infrastructures, la formation professionnelle et l’acquisition d’équipements de pointe doivent bénéficier d’une dotation au minimum deux fois supérieure à ce qui se fait d’habitude. La volonté politique, imprégnée de souveraineté, est un outil clé sans lequel l’industrialisation de l’Afrique est hors de portée. Un pan très important de l’action politique est le renforcement de l’ouverture économique à l’intérieur du continent. L’ouverture signifie des opportunités de coopérations panafricaines susceptibles de faciliter l’autonomisation industrielle de l’Afrique à travers le partage des expériences et la constitution d’un bloc solide capable de peser dans les pourparlers avec les grandes puissances.  L’objectif, à terme, c’est la suppression de la dépendance vis-à-vis du diktat des multinationales. A ce propos et de façon complémentaire, des mesures de protection du secteur industriel doivent être prises. Elles incluent des décisions tendant à limiter les importations, surtout pour les produits fabricables localement. A ce propos, l’ouverture aveugle imposée par l’OMC via les APE (Accords de Partenariat Economique) est une grave menace pour le tissu industriel africain. La protection de l’entreprenariat local implique également des tactiques d’encadrement des jeunes entreprises à travers, entre autres, l’espionnage industriel que les gouvernements devraient mettre au profit de leurs champions industriels. Par exemple, les autorités fourniraient aux entreprises les informations commerciales et, au besoin, les subventions nécessaires à la consolidation de leurs affaires.

L’esprit bâtisseur de la jeunesse.

C. A. Diop se plaisait à souligner « le bâtisseur qui sommeille en chaque jeune africain ».  La révolution industrielle est aussi une révolution mentale. Ce que nous voulons signifier, c’est l’attitude entrepreneuriale qui doit caractériser la génération montante. Créativité, innovation, dynamisme et action sont fondamentaux dans le changement de mentalité que sous-tend le décollage industriel. La mondialisation nous impose un environnement de compétitivité où les talents s’affrontent et la médiocrité s’étouffe. Un sens élevé du travail, de la recherche et du pragmatisme doit guider l’esprit conquérant de la jeunesse et lui conférer un comportement de leader, de manager et de vainqueur. La révolution industrielle africaine, en ce sens, est déjà en marche. Elle attend la contribution de chacun.

PEFEDIEU D. G.

 

Publicité
Commentaires
WAKE UP AFRICA. Bienvenue sur la page web de l'AUDA (Association pour l'Unité et le Développement de l'Afrique)
Publicité
Publicité